Cet exercice est un éducatif pour les parents de jeunes enfants. Il permet de mesurer la capacité du regard à nous mettre en mouvement sans aucune autre force du participant. Il permet aussi de mesurer les forces parasites de nos réactions toniques qui bloquent ce mouvement. Il nous rapproche ainsi des bébés qui sont en proie à leur réactions réflexes.
Se remettre au boulot de bébé
Le corps humain est composé essentiellement d’eau. Comme un poisson dans l’eau, il est en capacité à gérer les flux (vibratoires, lumineux, gravitationnels…) du milieu ambiant (aérique, liquidien ou autre) en les équilibrant par ses flux internes. Les sens tournés vers l’extérieur s’équilibrent avec les sens tournés vers l’intérieur. Les flux sensoriels proprioceptifs permettent de pouvoir bouger et de s’orienter ; s’orienter en se tendant vers la source pour la percevoir plus nettement. La tête est tendue en priorité : les organes sensoriels y sont préférentiellement installés. Cette polarité “tête” est très nette chez les bébés à partir de 2 mois quand ils commencent à s’orienter dans leur milieu (humain en particulier). Ce milieu humain ajoute une complexité à l’espace qui devient ainsi (et aussi) relationnel et d’échange émotionnel.
En observant les bébés et leurs réactions toniques automatiques, celles des adultes, moins évidentes (recouvertes par les mouvements volontaires), me deviennent de plus en plus perceptibles. Comme pour eux, les adultes, pour se mouvoir de façon fluide, doivent différer ces réactions et rester connectés aux expériences internes de leurs corps (proprioception et équilibre).
L’aspect matériel du corps prend alors un intérêt fondamental dans la gestion de ces flux. La matière est équilibrée dans le corps grâce à des capacités plurimillénaires lui permettant s’adapter à son environnement. Des spirales existent du niveau moléculaire jusqu’au niveau galactique. Les mouvements de l’eau – méandre d’une rivière, les vagues de l’océan ou autour de l’œil d’un cyclone – sont organisés sous forme spiralée. Les découvrant dans ma vie quotidienne, je perçois des améliorations dans la fluidité de mon corps mais aussi dans mes relations aux autres. Les enfants, par leur structuration, deviennent de plus en plus mes maîtres sur ce chemin vers moi. En trouvant nos fluidités, nous améliorons le rapport à notre corps en accueillant nos étapes développementales inaccomplies. Le bébé que nous avons été peut ainsi continuer à se manifester dans notre présent. ; en comprenant le contexte, l’adulte n’est plus submergé, par un enfant qui est enfin accueilli. Ses émotions du passé ne résonnent plus dans le présent. Les développements potentiels qui n’ont pas pu avoir lieu précédemment peuvent encore se réaliser dans notre corps d’adulte. Vu sous l’angle du “souffle”, c’est une stagnation qui demande à circuler pour apporter son potentiel “énergétique”. En utilisant la “matière embarquée” dans son rapport aux forces physiques plutôt que de les combattre, il est possible d’entrer dans un jeu de rebonds avec le sol comme une chute d’eau trouve des appuis et gagne en puissance pour poursuivre son cours. Chaque mouvement peut être fait lentement pour apprécier la mécanique en jeu et les réactions toniques de la tête et des épaules.